GAME CHANGERS POUR LA TRANSITION ENERGETIQUE D’ICI 2030-2050
Restitution des travaux de l’ANRT
La neutralité carbone de la France et de l’Union européenne d’ici 2050 est un objectif ambitieux qui nécessite la mise en place d’instruments économiques pour orienter les comportements et les investissements. Cependant, ces instruments ne peuvent pas anticiper les nouvelles technologies qui deviendront matures à cet horizon de sorte qu’ils sont bâtis sur la base d’études d’impact, de type « sagesse conventionnelle », ne tenant pas compte des « game changers » plus ou moins inattendus qui interviendront notamment sur les technologies.
Le groupe de travail s’est surtout attaché aux conditions et aux effets potentiels du progrès technologique, avec l’objectif d’aider à définir les priorités françaises en matière de recherche, de développement, d’industrie et de services, tout en étant conscient que la technologie n’est pas seule en cause : les comportements des citoyens d’une part, et l’engagement des entreprises – tant par leurs offres que par la façon dont elles les produisent – d’autre part, constituent des facteurs cruciaux pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les travaux alertent notamment sur le fait que pour la France et l’Europe, la transition énergétique, qui demande d’énormes moyens, se heurte à un manque de capital humain et financier. Les bouleversements en cours risquent de favoriser les dominations asiatique et américaine, et, outre les préoccupations nationales de balance des paiements et d’emploi, une réaction européenne est nécessaire. Dans ce contexte, la France va devoir mieux définir sa position et l’affectation de son potentiel, y compris en R&D. Il faut être attentif à la compétitivité des diverses solutions : la technologie peut tout, encore faut-il qu’un business model – et pas seulement des perspectives de marché – permette aux investisseurs de se mobiliser.